
Question orale suivi d’un débat

L’Assemblée nationale, en sa séance plénière du mercredi 30 mars 2016, sous la présidence de monsieur Mohamed ould Boilil, président de ladite institution a discuté sur une question orale posée par le Député Mohamed Ghoulam Ould El hadj Cheikh
Voici la question orale posée par l’honorable députée
Nouakchott 10 décembre 2015
A Monsieur
Le Ministre des Affaires Islamiques et de l’Enseignement Originel
Objet/ Question Orale suivie de débat
Honorable,
Conformément à l’article 69 de la Constitution et à l’article 122 du Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale, je vous adresse la question suivie de débat ci-après :
Les Mahadras de Bilad Chinghit ont eu pour vocation, à travers l’histoire de ce pays, de se consacrer exclusivement à dispenser, à grande échelle l’enseignement et l’éducation. Aussi ont-t-elle toujours servi d’abreuvoir à nombre d’étudiants venus des quatre coins du monde islamique.
En outre, les sciences enseignées ont, de par leur didactique, englobé différentes disciplines allant des sciences légales aux sciences auxiliaires y afférant telles que la langue, la rhétorique et j’en passe….
La méthodologie suivie au sein de ces mahadras qui ont instruit la prise en charge régulière des usagers de la mahadra par le Cheikh comme par la société était axée sur les idéaux d’altruisme, de générosité, d’humilité et d’actions collectives sans parler d’autres vertus et qualités qui ont jusqu’ici marqué notre société.
Cet état de fait a rendu célèbre Bilad Chinguit à travers le monde islamique et a permis à d’éminents oulémas de rayonner en tant que muftis et enseignants dans des institutions aussi prestigieuses qu’Al Azhar.
Cela se perpétuait au temps où l’ouverture d’une mahadra se pratiquait de manière aisée, ordinaire, coutumière.
A cet égard, la mahadra demeure un lieu privilégié où les services sont couramment octroyés à ceux qui l’ont choisi comme voie d’apprentissage parmi tant d’autres garantissant un enseignement préscolaire ou complémentaire.
Aujourd’hui encore et au moment où la jeunesse musulmane se trouve à la croisée des chemins, subjuguée comme elle est par l’occident ou enveloppée par l’extrémisme et sa propagande, il y a lieu de se demander :
Qui, après Allah le Glorieux, pourrait venir à la rescousse de notre jeunesse afin de l’empêcher de basculer librement dans les gouffres de l’excès si ce n’est la mahadra eu égard à sa modérationet à l’entière adhésion de ses Cheikhs aux idéaux de l’Islam ?.
Partant de ce qui précède, il y a lieu de s’interroger également s’il est encore acceptable de continuer à poser des obstacles administratives face à ces institutions sociales à l’instar d’autorisations et de normes de conformité qui sont de nature à tuer la créativité.
Il y a lieu même de se demander si vraiment vous êtes engagés à émettre des décisions en ce sens ?
En tout cas, espérons que ce ne soit que des rumeurs !
En attendant que vous soyez présents pour répondre à nos interrogations, veuillez accepter, monsieur le ministre honorable, nos salutations sincères.
Député
Mohamed Ghoulam Ould El hadj Cheikh