Relever les défis du G5-Sahel nécessite une approche globale combinant les dimensions développement et sécurité

Le président de l’Assemblée nationale mauritanienne, SEM. Cheikh Ould Baye, a affirmé que les faibles niveaux de développement, le chômage généralisé, l’analphabétisme, la pauvreté et la maladie constituent les défis majeurs auxquels sont confrontés les peuples du G5 Sahel.
Dans son discours d’ouverture des travaux de la première session du Comité Interparlementaire du G5-Sahel mercredi 30 octobre 2019 à Nouakchott, le président du Parlement mauritanien, a ajouté que « tous ces défis constituent un terreau fertile pour la recrudescence du crime organisé et une cause majeure d’immigration clandestine vers l’Europe et ailleurs ».
SEM. Cheikh Ould Baye a dit que pour relever ces défis, il convient de mettre en œuvre des approches globales qui combinent simultanément le développement et le renforcement de nos systèmes de défense et de sécurité, en s’appuyant d’abord et avant tout sur nos propres ressources.
Ci-après le texte du discours :
Excellences, Messieurs les Président des Parlements des pays du G5-Sahel
C’est pour moi un grand honneur de participer avec vous, aujourd’hui, à l’ouverture du sommet des présidents des parlements du Groupe des cinq pays du Sahel « G5 » que notre capitale Nouakchott a l’honneur d’abriter aujourd’hui et demain.
Mon espoir est bien justifié et ma conviction grande que cette rencontre au cours de laquelle seront adoptés les textes de base de notre Comité Interparlementaire, son budget et son plan d’action pour le prochain exercice, constituera une étape importante dans notre volonté légitime de réaliser les aspirations de nos peuples et de renforcer nos liens de coopération pour affronter, ensemble, les grands défis auxquels nous faisons face.
Permettez-moi, à ce niveau, de saluer l’énorme travail accompli dans le cadre du processus de structuration de notre Comité Interparlementaire (CIP), sous le mandat de notre collègue S.E.M. Alassane Bala SAKANDE, Président en exercice du CIP G5 Sahel. En votre nom, je lui adresse mes vifs remerciements.
En réalité, l’action commune entamée par nos gouvernements – avec la coopération louable de nos partenaires au développement et qui a abouti à la création de l’organisation du G5 Sahel – ne saurait parvenir aux résultats escomptés tant qu’elle n’est pas complétée et soutenue par une coopération et une coordination entre nos différentes instances législatives. Le CIP (Comité Interparlementaire) réunissant les cinq Assemblées du G5 est né de cet impératif.
Son rôle sera celui d’un « Parlement sous-régional » ayant le pouvoir que lui conféreront les pays du G5 Sahel.
Messieurs,
Les principaux maux dont souffrent nos peuples et pour lesquels ils aspirent à des solutions constituent des défis énormes et interdépendants. Il s’agit entre autres, du faible niveau de développement, des taux élevés de chômage, de l’analphabétisme, de la pauvreté et de la maladie.
Ces maux sont un terreau favorable au crime organisé et sont les principales causes profondes de la migration illégale vers l’Europe et ailleurs.
Notre région est également confrontée depuis quelques années aux effets des changements climatiques qui, de temps à autre, causent des catastrophes naturelles destructrice qui pourraient compromettre à jamais le mode de vie, déjà fragile, de nos sociétés.
Messieurs,
Compte tenu de l’interconnexion et de la relation de causalité qui existent entre ces phénomènes, leur faire face suppose des approches globales qui prennent en compte, à la fois, le développement et le renforcement de nos systèmes de défense et de sécurité, comptant d’abord et avant tout sur nos ressources propres. Personne ne le fera à notre place, pas même nos partenaires les plus généreux. Ces derniers pourront certes contribuer aux solutions de nos problèmes les affectant, mais ne pourront s’éterniser à nous soutenir matériellement et à mourir à notre place.
Nos efforts et ceux de nos amis ne sauraient donner les résultats attendus tant qu’ils ne sont pas étayés de bonne gouvernance dans les pays concernés et ce à travers le renforcement des jeunes démocraties dans les pays de la zone, impliquant notamment un fonctionnement réel des pouvoirs législatif et judiciaire. Notre crédibilité et l’efficacité de notre CIP en dépendront.
Le présent du Sahel est certes difficile, mais non désespéré. Son avenir se fera par ses fils, ou ne se fera pas.
Je ne saurais terminer ce propos avant de vous souhaiter la bienvenue dans votre second pays, la Mauritanie, et souhaiter plein succès à nos travaux.